Histoire de l’ancienne ferme

Un Brin d’histoire sur le passé de la ferme du Treuil !

 Découvrez le témoignage de Christian Chartier, ancien propriétaire de la ferme du Treuil :

La ferme du Treuil, située à moins d’un kilomètre du village de Chamboeuf, a été construite par la famille Pallandre en 1878. C’est Jean-Marie, un des enfants qui prend la succession avec son épouse Eugénie, née Bonhomme, et leur fils Lucien. En 1937, Jean-Marie Pallandre et son fils est tué à la Seconde Guerre Mondiale. Engénie se retrouvant alors seule, décide de louer la ferme en 1941.

C’est donc Maurice Chartier et son épouse Joséphine, née Combe, qui arrivent à la ferme du Treuil le 2 novembre 1941. En effet, à l’époque les baux fermiers s’effectuaient souvent autour du 1er novembre. L’activité de la ferme se concentre sur les 9 hectares et demi, comprenant les bâtiments. Au moment où Mme Pallandre cesse d’exploiter, Maurice achète alors ses bœufs et un peu de matériel. Au départ, il venait travailler à la ferme tout en habitant à Saint-Galmier, puis le couple rachète la ferme le 18 août 1952 à Mme Pallandre, qui en pouvait plus assumer les frais d’entretien.

Le couple Chartier a la joie d’élever six enfants : Marie, Jeanine, Jean, Marc, Thérèse et Christian. Des terrains sur Saint-Galmier et Saint-Bonnet-les-Oules, sont venus s’ajouter, issus de partage de ferme des deux familles du couple. La surface totale a atteint les 18 hectares. La production était très variée en polyculture-élevage : vaches laitières, veau de boucherie, transformation fromagère et de beurre, des poules pondeuses et des poulets, une production de porc naisseur avec 5 truies et un peu de charcuterie fermière pour une consommation familiale; mais aussi quelques productions céréalières et légumières. La ferme s’est beaucoup développée avec la révolution fourragère, le début de l’ensilage vers 1968, les CUMA, le contrôle laitier… Le potentiel du troupeau est montée à 18 vaches laitières, notamment avec le début de l’insémination artificielle et la sélection des taureaux. Certains étaient en croisement industriel Charolais et Française Frisonne Pie Noire, puis sont arrivées les semences Holstein. En 1966, se développe le ramassage du lait à la ferme avec le refroidissement en “tanck”, pour la coopérative de Saint Etienne puis de Vienne (ORLAC Yoplait). Enfin, vers 1970, débute l’élevage de quelques génisses. En 1972, Joséphine décède. Maurice prend alors sa retraite en 1973 et occupe le logement jusqu’en 1999, année de son décès à l’âge de 89 ans.

Pendant l’occupation de la ferme par le couple Chartier, quelques aménagements ont eu lieu dans les bâtiments :

En 1954 : une construction nouvelle à l’emplacement d’un hangar, pour l’aménagement de 3 chambres, salles de bains et WC. La construction se fait en mâchefer (résidu du charbon).

1974 : Installation du chauffage central, et de la fosse septique.

1999 : Rénovation, isolation, mise aux normes de la fosse septique.

Au partage des biens de la famille, les terrains autour de la maison deviennent la propriété de l’exploitante agricole Jeanine Chartier, épouse Besson. Aujourd’hui, ces terrains sont cultivés par son fils Gilbert.

Les autres terrains restent en indivision et sont ainsi loués au paysan voisin : Claudius Moulin. Aujourd’hui, ils sont exploités par son fils Gilbert Moulin.

Un des terrains devient constructibles et peut ainsi accueillir une maison toute proche de la ferme, pour la famille de Thérèse Chartier, épouse Séon.

Enfin, Christian Chartier, le petit dernier, devient propriétaire des bâtiments de la ferme du Treuil. Engagé dans la vie religieuse, Salésien de Don Bosco, au service des jeunes, depuis 1979, Christian a toujours un rêve, celui de transformer cette ferme en un lieu d’accueil pour des jeunes. Plusieurs contacts sont pris : la paroisse… des associations caritatives… le projet est large ! Christian a toujours souhaité un projet en dehors de la pression du foncier, pour donner une autre valeur aux biens de ce monde.

Entre 2000 et 2004, le lieu est loué à une famille, avant qu’un contrat soit signé de 2005 à 2011 avec l’association « Autisme et Nature ». En 2012, un projet pour un habitat groupé de plusieurs familles se crée, le compromis de vente est signé, mais le projet n’aboutira jamais.

Fin 2017, commence alors le projet avec la Maison Paysan 42 et l’association Les Amis du Treuil, réunis au sein de la SCI du Treuil, chargé de l’achat collectif du lieu. Ainsi Christian est heureux de vendre le Treuil pour en faire un lieu emblématique et collectif de l’Agriculture Paysanne.