Pourquoi manger local ?

Pourquoi manger local ?

  • des produits frais et de saison
  • une traçabilité et une transparence des productions
  • une rémunération juste des paysans
  • un soutien à l’emploi local
  • un meilleur bilan écologique

Dans un article synthétique mais assez complet le mouvement des colibris développe les nombreuses raisons qui nous poussent à manger local. Nous allons en citer ici quelques unes.

Des raisons économiques à court terme

1/ créer des emplois locaux

Il faut se souvenir que le nombre de paysans a été divisé divisé par 4 depuis les années 60 . De 4 millions en 1963 ils ne sont plus que 885 400 en 2015. pour en savoir plus sur ce sujet.
Pour avoir une petite idée du nombre d’emplois locaux susceptibles d’être créés si chacun consommait prioritairement des produits locaux Terre de liens Normandie a imaginé un convertisseur alimentaire. Entrez le nom de votre ville, votre village ou votre région et il évaluera le nombre et le type d’emplois créés pour satisfaire leurs besoins. Vous serez surpris ….

1/ Permettre au paysan de vivre dignement de son travail

Lorsqu’on achète des pommes de terre, 50% à la grande surface et 30% à la mise en vente (transport, emballage etc.), 20% de la somme revient au paysan. Lire l’article. Plus le circuit commercial est long, plus il y a d’intermédiaires, plus les bénéfices du paysan diminuent. Pour obtenir le prix le plus bas pour le consommateur ou augmenter ses bénéfices, chaque intermédiaire tente d’obtenir du niveau inférieur le prix le plus bas possible. Le paysan se retrouve donc parfois avec un prix d’achat du produit inférieur à son coût de production. En clair, le prix payé par le grossiste ou la centrale d’achat ne lui permet pas de payer les frais occasionnés par la production du produit.

Cela s’appelle vendre à perte. Plus le paysan travaille, plus il perd d’argent ! Ce qui conduit rapidement à une situation d’endettement chronique à laquelle il est difficile d’échapper et conduit certains au désespoir. Le film Au nom de la terre avec Guillaume Canet met en évidence de cette descente aux enfers.
Une étude récente de la Mutualité sociale agricole (MSA) démontre qu’il existe une surmortalité par suicide de 12,6 % des assurés du régime agricole par rapport aux autres catégories de population. Un paysan se suicide tous les 2 jours en France. Les régions les plus touchées sont la Bretagne et Rhône-Alpes. Pour en savoir plus sur ce problème

Mais aussi des raisons de stratégies politiques

1/ favoriser la résilience alimentaire de son territoire

La sécurité alimentaire d’un territoire est assurée lorsque « tous ses habitants ont à tout moment la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ». (1)

La crise de la COVID a permis de prendre conscience que l’impensable pouvait arriver, que les frontières pouvaient se fermer, et les camions arrêter de rouler.
« Sur 100 euros d’achat alimentaire, seul 6.5% reviennent à l’agriculture française ». (2)La part locale des produits locaux représente environ 2% de la consommation des grandes métropoles. Elles dépendent donc à 98 % de ressources extérieures à leur territoire… Les ceintures agricoles qui ceinturaient les grandes villes d’autrefois ont disparu dans les banlieues, les centres commerciaux et les lotissements.
Il n’est plus possible d’ assurer la sécurité alimentaire en cas de crise.
Consommer les produits locaux est une manière de soutenir le marché local et l’installation de nouveaux paysans.

2/ sauvegarder la biodiversité et la notion de terroir face à la privatisation du vivant

Ce sont les paysans locaux qui préservent l’agrobiodiversité animale et végétale. Ce sont eux qui perpétuent des traditions culturelles et gastronomiques et les savoir-faire correspondants.

et la bio-piraterie


3/ lutter contre le changement climatique

Ce qui vient immédiatement à l’esprit lorsqu’on pense produit local et changement climatique c’est la suppression du transport. Mais les choses ne sont pas toujours aussi simples. En effet, le transport ne représente qu’une partie des émissions de gaz à effet de serre. La production représente à elle seule environ 83% des impacts écologiques en moyenne pour un aliment. Si l’on veut réellement consommer de façon plus écologique, il faut donc regarder la manière dont le produit a été cultivé autant que son transport.

Pour approfondir ce point, lire l’article de Clément Fournier sur la plateforme e-rse .

Le problème est en effet complexe et on ne peut se contenter de solutions simplistes. Par exemple, selon que l’on habite en Espagne ou au Danemark les produits locaux à disposition du consommateur varient du tout au tout. Trouver des avocats locaux en Bretagne reste mission impossible. Vouloir produire localement des légumes ou des fruits qui ne poussent pas naturellement dans une région peut avoir un impact négatif sur le réchauffement climatique. Par exemple la Bretagne produit des tomates, beaucoup de tomates. Mais leur production locale permet-elle pour autant de lutter contre le réchauffement climatique ? Il semble que non.

Pour comprendre pourquoi les tomates bretonnes ont un coût écologique particulièrement élevé, lire cet article du magasine Bastamag

Qu’est-ce que la relocalisation alimentaire ?

La relocalisation alimentaire est une des revendications de la Confédération Paysanne. Ce syndicat paysan fait un certain nombre de propositions concrètes pour relocaliser la production alimentaire. Pour en savoir plus, cliquer là .

Qu’est-ce que que le « locavorisme » ?

Le mot « Locavore » vient de « Loca » (local) et « vore » (manger, comme « carnivore » = manger de la viande ; ou « frugivore » = manger des fruits). Autrement dit : Manger local. En quelques mots, un « Locavore » est une personne qui ne consomme que des produits locaux qui ont été produits à une faible distance de son domicile.

  1. Les greniers d’abondance :Vers la résilience alimentaire p42
  2. Les greniers d’abondance :Vers la résilience alimentaire p37